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Sécurité et protection
Dans les conflits ou autres situations de troubles et de tensions, les populations comme les acteurs de l’aide sont souvent pris pour cibles, malgré les protections juridiques garanties par le droit international humanitaire (DIH). Les stratégies opérationnelles permettant d’assurer le respect de ces protections sont multiples mais constituent un véritable défi dans la plupart des situations. L’évaluation de ces activités représente elle aussi une difficulté par rapport à laquelle le secteur doit continuer de progresser.
Les États signataires des Conventions de Genève se sont engagés « à respecter et à faire respecter » le droit international humanitaire (article 1 commun aux quatre Conventions), c’est-à-dire à encadrer les méthodes et moyens de faire la guerre pour protéger ceux qui « ne participent pas ou plus aux hostilités ». Le statut de réfugié politique a été énoncé et est octroyé par les États pour protéger ceux qui sont obligés de fuir leur pays d’origine « du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ».
Par conséquent, si la protection juridique relève de la responsabilité première des États, les acteurs de l’aide ont aussi un rôle pour assurer le respect et l’application du droit humanitaire. Certaines organisations, comme le CICR ou le HCR, ont même un mandat spécifique de protection et les autres doivent a minima s’assurer de ne pas exposer les bénéficiaires de l’aide à des risques supplémentaires (Do no harm) et, au mieux, contribuer à renforcer la protection des populations à travers leurs programmes ou des actions de plaidoyer.
L’émergence à partir de 2005 du Principe de Responsabilité de Protéger (R2P) a fait naitre de nombreux espoirs, mais en réalité, n’a pas réellement changé la donne, dans un contexte où le conseil de sécurité de l’ONU est très largement paralysé.
De même, plus les violences envers les populations sont importantes, plus ceux qui cherchent à les assister deviennent des cibles. L’enjeu est alors autant la sécurité des équipes que l’accès aux populations, ce qui amène les acteurs à s’adapter pour dépasser les contraintes d’accès, comme la gestion à distance ou le travail en partenariat avec des acteurs locaux.
Ces enjeux exigent des analyses de contexte et de jeu d’acteurs extrêmement fines et nécessitent une réflexion poussée sur les approches opérationnelles pour renforcer la protection des populations et des acteurs.