Questions urbaines

Les interventions dans les contextes urbains en situation de crise et de post-crise sont particulièrement complexes et de plus en plus fréquentes. Nombre de crises, conflits ou catastrophes se déroulent désormais en ville où leur impact se démultiplie et déstabilise le système urbain : destruction des infrastructures, désintégration des interactions de territoires (administratifs, humains, géographiques) et de réseaux (de mobilité, services publics, échanges marchands), difficultés de fonctionnement du système institutionnel qui a la responsabilité d’encadrer la vie de la cité. Il convient donc que les acteurs humanitaires s’insèrent dans ces systèmes et adaptent leurs programmes et modes d’intervention à ces contextes, souvent chaotiques, à la bonne échelle d’intervention, en particulier au niveau du relogement.

Toute crise déstabilise l’ensemble des systèmes constitutifs de la ville. Il s’agit alors de décoder ce qui relève de l’origine de la crise elle-même, de ses impacts sur les systèmes urbains existants, leur fonctionnement et leur gouvernance, afin d’éclairer l’action dans ces périodes spécifiques de transition entre la déstructuration du milieu urbain et l’expansion incontournable des villes.

L’habitat est devenu un enjeu majeur dans ces espaces où l’accès au foncier est géré par des acteurs plus ou moins légitimes et puissants, et où les règles qui s’appliquent sont plus ou moins codifiées et respectées.

Le secteur de l’aide humanitaire s’est engagé dans une réflexion de fond pour adapter ses pratiques à ces « nouveaux » contextes. Le Groupe URD a été un des pionniers à travailler sur ces questions et a produit plusieurs ouvrages. Il est membre du Partenariat français pour la Ville et les Territoires (PFVT), plate-forme des acteurs français de la coopération urbaine, ainsi que de l’Alliance Globale pour les Villes en crise dont il a accompagné la création suite au Sommet humanitaire mondial.