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Fragilités, risques et résilience
Considérer que les crises sont le résultat de vulnérabilités préexistantes est un changement de paradigme qui implique de nombreuses évolutions aussi bien chez les acteurs humanitaires que chez les agences de développement et les États. Au-delà de la réduction des fragilités, l’enjeu est d’accompagner les populations et les sociétés en développement dans l’anticipation et la gestion de leurs risques afin d’accroître leur résilience.
Les multiples catastrophes naturelles de ces dernières années et la multiplication des crises alimentaires dans la bande sahélienne et sahélo-soudanaise témoignent régulièrement, de façon brutale, de l’importance des programmes de prévention, de préparation et d’alerte. Cependant, que les crises soient sociales, politiques ou environnementales, elles sont systématiquement le résultat de déterminants structurels, désignés dans le secteur de l’aide sous le terme « fragilités ». Ces fragilités sont généralement de nature diverse (institutionnelle, économique ou environnementale) et dynamiques. À l’inverse, la résilience peut être définie comme la capacité d’une société, d’un ménage ou d’un individu à absorber et se remettre de chocs, tout en s’adaptant pour faire face aux risques. Ainsi, une bonne gestion des risques pour éviter qu’un choc (séisme, conflit, maladie transmissible…) ne se transforme en crise constitue un enjeu essentiel de gouvernance d’une société et d’un territoire.
Suite au Cadre d’action de Hyogo (Kobe, 2005), le concept de résilience s’est imposé et les acteurs opérationnels sont de plus en plus nombreux à explorer les modalités de sa mise en œuvre sur le terrain. Avec les agendas de Sendai (2015) et de Cancun (2017), auxquels le Groupe URD a été fortement associé, il est désormais au cœur du lien complexe entre l’urgence et le développement, et implique des actions coordonnées entre acteurs, à moyen et long terme. Dans les environnements volatiles des crises chroniques, contribuer à renforcer la résilience peut en effet prendre des formes diverses et nécessite une gestion agile pour s’adapter en permanence.
Depuis 1998 et l’Ouragan Mitch, le Groupe URD a été impliqué dans de nombreux travaux de recherche et d’évaluation suite à des catastrophes de grande ampleur et a développé une expertise importante. Le Groupe URD supporte également depuis 2018 l’animation du Réseau Français des ONG sur la Gestion des Risques de Catastrophes.