Auteur(s)
Dominique Raynaud
Rappel
Le rapport 2013 du GIEC estimait que les activités humaines ont provoqué un réchauffement planétaire d’environ 1°C par rapport au niveau préindustriel et que le niveau moyen des mers s’est élevé de 19 (17 à 21) cm au cours de la période 1901-2010.
Fin 2015, la 21e Conférence des États signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (en anglais, Conference Of the Parties ou COP) s’était assignée l’objectif de réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre afin de limiter à la fin de ce siècle le réchauffement planétaire à 2°C ou moins par rapport au niveau préindustriel.
Projections pour le milieu et la fin du XXIe siècle
Ces projections sont effectuées en définissant a priori des trajectoires d’émissions de concentrations en gaz à effet de serre, d’ozone et d’aérosols ainsi que d’occupation des sols : les Representative Concentration Pathways (RCP). Les climatologues disposent ainsi d’un faisceau de trajectoires qu’ils utilisent comme données d’entrée des modèles simulant le climat futur, ce qui permet par exemple de simuler le réchauffement planétaire et le niveau des mers à la fin de ce siècle.
Dès le milieu du siècle, il est probable que le réchauffement climatique planétaire (en moyenne sur la surface de la planète) atteigne +1,5°C par rapport au niveau préindustriel (rapport spécial du GIEC sur 1,5°C, 2019).
Pour la fin du siècle, si l’on prend deux trajectoires comme « fourchettes extrêmes » – l’une pessimiste (RCP 8.5) correspondant à un niveau élevé d’émissions, communément appelé « business as usual », et l’autre (RCP 2.6) impliquant l’intégration de réduction des émissions permettant de limiter le réchauffement planétaire à 2°C, on obtient alors les simulations suivantes d’ici 2100 (rapport 2013 du GIEC) :
- un réchauffement climatique planétaire situé entre + 2 et 6°C par rapport à l’époque préindustrielle (1850-1900) ;
- une montée des océans d’environ 30 à 80 cm par rapport à la période 1986-2005.
Dernières données actualisées
Depuis le rapport GIEC de 2013, une étude réalisée à partir de modèles français (Climeri-France, 2019) indique que la gamme supérieure de 6°C simulée pour le réchauffement planétaire vers la fin du siècle pourrait être supérieure d’un degré (soit environ 7°C).
En ce qui concerne la montée du niveau des mers, et à la vue des données récentes sur la perte de masse des calottes du Groenland et de l’Antarctique (GIEC, rapport spécial sur Océans et Cryosphère, 2019), le niveau des mers pourrait dépasser le mètre (110 cm) d’ici la fin du siècle par rapport à la période 1986-2005 en cas de fortes émissions (RCP 8.5).
Dominique Raynaud – Directeur de recherche émérite au CNRS
Institut des Géosciences de l’Environnement (IGE) de l’Université Grenoble Alpes
Ancien membre du Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) créé par l’ONU en 1988
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