Auteur(s)
Julie Patinet
La gestion durable des points d’eau : analyse des déterminants et pistes pour favoriser l’autonomie des comités d’eau dans les projets humanitaires
Introduction
La gestion sociale de l’eau (GSE), approche largement mise en œuvre dans les contextes de développement, inclut l’ensemble des mécanismes sociaux permettant d’identifier, capter, exploiter, transférer, répartir dans l’espace et le temps la ressource, ainsi que d’assurer une maintenance des infrastructures et garantir un accès régulier de tous dans le cadre de règles établies. L’eau étant gérée par une autorité socialement – et souvent démocratiquement – reconnue, la gestion sociale de l’eau est donc avant tout une construction sociale évolutive1.
Les réponses humanitaires consistant à monter des comités (ou Association d’Usager de l’Eau (AUE)2) pour gérer les ouvrages installés ou réhabilités sont souvent inspirées des projets de développement. Tout l’enjeu consiste alors à adapter les méthodes « qui marchent » en situation stable, l’objectif étant de garantir l’autonomie des principaux gestionnaires (les comités) et des communautés, c’est-à-dire leur capacité à fonctionner et entretenir le point d’eau dans la durée, après le départ des ONG. De ce fait, la question est de savoir si, malgré l’adaptation des méthodes et approches aux situations humanitaires, les communautés vont entretenir durablement les infrastructures, même si des étapes-clefs en gestion sociale de l’eau ont dû être supprimées du fait de la situation d’urgence. Est-il possible en quelque sorte de « rattraper » ou de remplacer a posteriori ces étapes en phase de relèvement ?
Différents facteurs propres aux situations d’urgence ont bien entendu un impact, comme les mouvements de population qui constituent l’une des conséquences les plus importantes des conflits. Ces déplacements ont en effet des implications sur la structuration sociale existante qui se traduit par la réduction, voire la disparition, des membres dans les comités de gestion déjà en place. De plus, certains animateurs de terrain expérimentent dans leur travail les conséquences sociales du conflit sur les communautés, traversées elles aussi par la violence.
Dès lors, n’est-il pas (trop) ambitieux de vouloir développer des approches de gestion sociale de l’eau qui nécessitent beaucoup de temps (plusieurs années au minimum) ainsi qu’une certaine stabilité en situation humanitaire sur des programmes d’urgence dont la durée est parfois inférieure à une année ? Les comités de gestion sont-ils incontournables ? Et enfin, quelles sont les leçons apprises dans les projets humanitaires d’accès à l’eau ?
Le présent article est centré sur l’eau de boisson, et ne traite donc pas la gestion sociale de l’eau à des fins agricoles (irrigation) ou pastorales, même si cette distinction est parfois théorique ou arbitraire, tant un point d’eau peut être multi-usages. Il a été rédigé sur la base des travaux d’évaluation et de recherche en République centrafricaine (RCA), plus précisément dans la zone de Kabo (au nord du pays) pour SOLIDARITES INTERNATIONAL (SI). La crise actuelle en République centrafricaine, qui dure depuis de nombreuses années, voire décennies, se caractérise par une volatilité du contexte impliquant de nombreux mouvements de populations. Cela constitue un facteur de complexité et de blocage supplémentaire pour accompagner le plus efficacement possible les populations et communautés dans la fourniture d’accès durable à l’eau. Ainsi, les crises récurrentes depuis une quinzaine d’années dans la région de Kabo empêchent les comités de se structurer dans la durée. Quelques enseignements tirés de l’Observatoire de l’aide au Tchad oriental, mis en place par le Groupe URD3, viennent aussi enrichir le propos.
Cet article se focalise tout particulièrement sur la pompe à motricité humaine, puisque c’est le choix technique qui a été fait dans les projets évalués en RCA et au Tchad. Pour autant, ce n’est bien sûr pas la seule option en matière d’accès à l’eau, les choix techniques dépendant évidemment de l’analyse du contexte et de la concertation avec les acteurs locaux concernés, à commencer par les bénéficiaires des programmes d’aide, futurs usagers et usagères.
Étudier les déterminants qui influent sur la gestion de l’eau en contexte humanitaire
La méthode qualitative résumée dans le schéma page 10 a été utilisée pour décrypter les déterminants techniques, organisationnels et socio-culturels qui sont en jeu dans les programmes humanitaires d’accès à l’eau potable. Cela permet d’étudier par exemple : quels sont les déterminants de l’environnement (sécurité, jeux d’acteurs, existence d’autres sources d’eau, contexte urbain, tissu social, filières d’approvisionnement en pièces détachées, compétence des artisans réparateurs, qualité des équipements hydrauliques, etc.) ? Quels sont les déterminants internes des membres des comités (leurs motivations à s’impliquer, les difficultés et limites auxquelles ils font face pour jouer le rôle qui leur est imparti, etc.) ? Quels sont les déterminants internes des usagers à cotiser (perception de la cherté/gratuité de l’eau, bénéfice perçu, blocages, satisfaction par rapport au point d’eau et au système de GSE mis en place, etc.) ?
Ce choix méthodologique du qualitatif a permis de tester une variante simplifiée de l’approche ABCD4, approche centrée sur les déterminants des changements de comportement, appliquée à la GSE (analyse des pratiques/comportements et compréhension de leurs déterminants en termes de levier5 et blocage), variante qui exclut donc les traitements statistiques (comptage des occurrences, établissement de corrélation sur une base quantitative). Au regard des résultats des études quantitatives6 dans le champ de la GSE ces dernières années (résultats plutôt flous et avec une grande marge d’incertitude assumée au moment de la conclusion), l’analyse qualitative, tout aussi rigoureuse, apparaît plus efficiente et tout aussi fiable.
Leçons apprises et bonnes pratiques
Questions de temporalité et de flexibilité pour accompagner les communautés
La temporalité des projets d’urgence ne permet pas l’accompagnement des comités de gestion – et des communautés dans leur ensemble – mis en place. Or, cela est essentiel pour la pérennité des ouvrages. De même, il faut du temps (plusieurs années) aux populations pour expérimenter par elles-mêmes et comprendre la relation de cause à effet entre la consommation d’eau potable et la diminution des maladies liées à l’eau.
Dans la zone de Kabo, le déterminant interne qui est un levier-clef, et même un point de départ indispensable, est la peur des maladies. Les programmes de promotion de l’hygiène mis en œuvre par SI (combinés à la présence du centre de santé-hôpital de Kabo) ont visiblement porté leurs fruits : toutes les personnes rencontrées connaissent parfaitement la chaîne de contamination des maladies hydriques et tout le monde préfère l’eau du forage ou celle du point d’eau protégé qui est équipé d’une pompe.
Il faut également du temps pour que les communautés fassent leurs propres expériences de gestion sociale de l’eau et réajustent le modèle selon leurs besoins : elles ont éminemment besoin d’être accompagnées dans cette phase, sous peine de se décourager et d’abandonner la pompe en cas de panne.
Il est par conséquent essentiel de plaider pour plus de flexibilité à l’intérieur des programmes car il est finalement assez fréquent qu’une ONG reste plusieurs années dans une même zone. A défaut, un acteur compétent susceptible de reprendre ces activités d’accompagnement devra être identifié, ce qui va de pair avec la préparation des stratégies de sortie envisageables : qui pourra prendre le relais pour le soutien des communautés, et qui pourra assurer un approvisionnement en pièces détachées ?
Accompagnée et conseillée au plus près de ses réalités, besoins et capacités, chaque communauté aura la possibilité d’élaborer une gestion sociale de l’eau qui lui convienne. En ce sens, il n’y a pas un modèle de gestion qui serait meilleur que les autres, y compris en ce qui concerne le recouvrement des coûts.
Il importe par exemple de donner aux communautés les moyens de décider en connaissance de cause des modalités de la gestion7 de leurs points d’eau pour qu’elles décident elles-mêmes si elles préfèrent rémunérer une personne pour nettoyer le point d’eau, ou que cela reste un travail communautaire bénévole auquel tout le monde participe (par exemple, à tour de rôle).
Il est donc essentiel d’appuyer, accompagner et suivre le système (pas seulement les comités d’eau) dans la durée en renforçant la sensibilisation et l’information auprès de la communauté, en accompagnant la fonction supervision des chefs et en organisant des sessions de formation conséquentes qui impliquent ensemble tous les acteurs du système, en particulier les chefs et les artisans réparateurs.
De l’importance de tenir compte des lois, schémas directeurs, acteurs officiels du pays et de la région
Le fait de tenir compte des acteurs locaux et des lois en vigueur facilitera la sortie de l’urgence et la reprise du développement même si les lois ne sont pas applicables immédiatement ou en l’état. Par exemple, n’utiliser que les marques ou types de pompes reconnus et recommandés par les autorités facilitera leur entretien futur.
En RCA, si l’appareil étatique n’est pas en mesure d’assurer les besoins de base des populations, il faut quand même rappeler que, concernant l’eau, la Direction Générale de l’Hydraulique et l’Agence Nationale de l’Eau et de l’Assainissement ont le mérite d’exister et ont déjà réalisé un travail conséquent (dès 2011) en coopération avec les acteurs internationaux, sur la politique nationale de l’eau, l’établissement de normes et recommandations, ainsi que l’amélioration de leurs capacités de mise en œuvre. Ces structures ne sont cependant pas représentées localement.
Au Tchad, la plupart des organisations humanitaires ont mis des années à prendre en compte le cadre réglementaire national (Code de l’eau, Schéma Directeur de l’Eau et de l’Assainissement), ce qui aurait permis d’inscrire plus facilement les interventions dans une stratégie de transition orientée long terme et harmonisée avec les lignes directrices fixées par l’État.
Il est par conséquent primordial de chercher s’il existe des cadres réglementaires nationaux ou régionaux en matière d’hydraulique et, si possible, de se coordonner avec les institutions en charge (a minima leur fournir la base de données des points d’eau installés).
Par ailleurs, compte-tenu de la durée de vie des pompes (en moyenne 10-15 ans), un système durable idéal doit prévoir le renouvellement, c’est-à-dire le remplacement des pompes (3e cercle de la maintenance), opération beaucoup plus coûteuse que l’entretien (1er niveau de la maintenance) et que les réparations (2e niveau de maintenance). Enfin, c’est généralement l’État qui devrait assurer ce renouvellement, avec le cas échéant le soutien des bailleurs internationaux, argument supplémentaire pour associer l’État le plus en amont possible.
Instaurer une approche participative
Il est fondamental d’impliquer toutes les personnes concernées par la gestion du point d’eau dans une approche participative (exemple : toutes les catégories d’usagers y compris occasionnels comme les éleveurs nomades transhumants, les chefs administratifs et traditionnels), et en particulier les femmes. La question des règles d’accès pour les étrangers (voyageurs), les indigents et les animaux, doit également être prise en compte.
« Impliquer toutes les personnes » consiste en particulier à éviter de tout miser sur les comités d’eau. Trop souvent, ils sont en effet les seuls à être formés et accompagnés, ce qui conduit généralement à une démotivation de leur part face à l’ampleur des tâches (exemple : la nécessité de sensibiliser la communauté aux impératifs d’entretien et maintenance comme les corvées communautaires, les cotisations…). De même, s’il n’existe pas de contre-pouvoir par les autorités habituelles (les chefs), les comités peuvent parfois s’approprier le point d’eau ou créer des inégalités (traitement de faveur, exclusion…).
Enjeux territoriaux
Analyser les « interactions territoriales » potentielles permet d’optimiser le modèle de GSE et d’éviter les conflits. Plus un point d’eau est isolé (milieu rural par exemple), plus l’analyse territoriale est simple. Et plus les points d’eau sont rapprochés et/ou plus les flux migratoires sont importants, plus l’analyse est complexe et indispensable. Aussi, dans le cas d’une seule pompe utilisée par plusieurs localités ou plusieurs ethnies, il est important de définir les règles d’usage avec les populations afin de garantir un accès équitable. De plus, si des points d’eau sont rapprochés (dans un camp ou une ville), il sera utile d’harmoniser le montant et les modalités des cotisations, ceci afin d’éviter une surutilisation de(s) point(s) d’eau où l’accès ne serait pas réglementé ou gratuit.
Par ailleurs, si l’on prend l’exemple d’un site de personnes déplacées à Kabo, six comités fonctionnent en réseau solidaire pour les six points d’eau du site : en cas de panne de l’un des forages, tous les comités s’entendent pour interdire l’accès à la pompe dont ils ont la responsabilité (fermeture par cadenas par exemple). Chaque ménage doit d’abord s’acquitter de sa cotisation avant de pouvoir accéder à une pompe. La cotisation est consignée dans le registre prévu à cet effet par le Secrétaire, le Président ou le Trésorier, assurant une permanence à la pompe le jour J. Ce modèle – une seule cotisation permettant d’accéder à n’importe quel point d’eau – est possible pour des territoires relativement homogènes et pas trop grands.
Enfin, de façon assez récurrente, il faut noter que les projets humanitaires se concentrent sur l’assistance dans les camps de réfugiés et les sites de personnes déplacées, ce qui a été à l’origine de tensions entre les communautés hôtes des villes et villages voisins, et les populations déplacées et réfugiées. Ce fut particulièrement le cas au Tchad oriental entre 2003 (arrivée des réfugiés soudanais) et 2008-2009 (période où la prise en compte des besoins des communautés hôtes a été vraiment intégrée par les humanitaires).
Anticiper les questions d’entretien et de maintenance
En situation de crise, les ONG n’ont parfois pas d’autre choix que d’assurer en direct les réparations et de fournir les pièces détachées. L’enjeu de toute stratégie de sortie est donc de se repositionner dans un rôle d’ONG qui accompagne, et non plus d’ONG qui se substitue aux acteurs locaux pour la maintenance et la réparation. Bien sûr, ceci étant dit, les acteurs locaux en question sont parfois difficiles à trouver parmi les institutions publiques ou les entrepreneurs privés (artisans réparateurs, détaillants en pièces détachées…).
La mise en place d’une structure de maintenance des ouvrages est donc indispensable et doit être considérée comme partie intégrante du projet. Pour garantir un entretien durable de pompes à motricité humaine, il faut plusieurs « ingrédients », ainsi qu’un système d’entretien et de maintenance relativement élaboré : qualité des équipements et du service après-vente du fabriquant de pompes, capacité et volonté des usagers de l’eau à cotiser, disponibilité et accessibilité des pièces détachées, compétence d’artisans réparateurs reconnus et disponibles (ce qui inclut leur formation continue), organisation sociale autour du point d’eau qui peut prendre la forme d’un comité, etc. Idéalement, les artisans réparateurs assurent une maintenance préventive des pompes contre une rétribution forfaitaire par les communautés représentées par leur comité élu. Cette maintenance préventive réduit considérablement les risques de panne et allonge la durée de vie des pompes.
Pour réussir, le Système d’Entretien et de Maintenance doit donc reposer sur les trois piliers suivants : comité de gestion / artisans réparateurs / magasin de pièces détachées neuves (ou négociants identifiés). De ce fait, l’une des clés repose sur la relation contractuelle entre les acteurs. Responsabiliser et formaliser le rôle de chaque acteur (usagers, comité, artisan réparateur et leur aire géographique, gardien, fontainier, organisation humanitaire, chefs, autorités locales, …) dans des contrats écrits discutés et compris est donc un élément essentiel. L’absence de formalisation laisse en effet les populations dans l’incertitude quant à la responsabilité de la pompe et de sa maintenance : au final, personne ne se sent vraiment responsable et la pérennité des ouvrages est menacée.
Concernant la clarification du rôle de chaque acteur du système, il est important de distinguer d’une part ceux qui sont responsables de l’entretien des pièces d’usure accessibles (se trouvant en surface) – membres du comité de gestion par exemple – et d’autre part les acteurs qui sont responsables de l’entretien de la pompe (qui est sous la surface du sol) : seuls des professionnels formés (artisans réparateurs) devraient se charger de l’entretien de la pompe. Il arrive souvent que les pompes soient sévèrement endommagées par les actions de personnes insuffisamment ou non formées. Cela soulève aussi la question de la sélection des artisans ou de leur formation comme levier d’action pour assurer la pérennité des installations.
Faire du plaidoyer au niveau national auprès des autorités compétentes ainsi qu’auprès des fabricants de pompes permettra d’inciter les fournisseurs ou revendeurs de pièces détachées à contribuer au développement de la filière, ainsi qu’à la création d’école d’artisan réparateur, les formations assurées par des ONG étant souvent insuffisantes.
Pour conclure
Même si, a priori, les contextes de crise humanitaire ne sont pas des plus favorables pour réunir et faire fonctionner durablement tous les éléments de gestion sociale de l’eau, les expériences en RCA (et au Tchad) montrent qu’il est possible de faire le choix optimiste de forages équipés de pompes à motricité humaine. Les systèmes de comités de gestion se révèlent adaptés à tous les types de situation (urbain, rural, camps de personnes déplacées ou réfugiées). A Kabo, ils s’appuient sur des habitudes de structuration communautaire en bureau (président, trésorier, secrétaire…), par exemple pour organiser des fêtes ou gérer les centres de santé.
En contextes humanitaires, certains déterminants sont liés à la crise (au conflit), et peuvent entrainer des blocages conjoncturels sur lesquels il est difficile d’agir (exemple : quasi rupture d’approvisionnement en pièces détachées). En revanche, l’analyse permet de démontrer que d’autres éléments – non liés à la crise – peuvent être gérés pour favoriser la gestion durable des points d’eau. Ce sont ces déterminants exploitables qu’il convient de repérer pour construire ou adapter le projet (exemple : motivation et formation des acteurs, prévention de l’usure prématurée, sensibilisation pour réserver l’eau potable aux usages appropriés).
À Kabo comme dans d’autres crises humanitaires, l’incertitude quant à l’évolution du contexte renforce le besoin d’accompagner ces comités, mais aussi tous les acteurs du système d’entretien et de maintenance, sur une durée plus longue, afin de les rendre plus autonome et plus résilient aux chocs potentiels futurs. Une durée minimale d’accompagnement et de soutien de plusieurs années est nécessaire, au cas par cas.
Julie Patinet
Chargée de recherche « Eau et assainissement », Groupe URD
- D’après Thierry Ruf, spécialiste en GSE.
- Il s’agit des comités d’eau, constitués officiellement en association, et en ce sens en mesure de signer des contrats avec l’artisan réparateur.
- Pour répondre aux besoins d’études spécifiques des différents acteurs de l’aide engagés dans l’amélioration de la qualité de la réponse aux crises humanitaires au Tchad, le Groupe URD a mis en place de 2009 à 2012 un Observatoire des Pratiques de l’Aide au Tchad (OPAT). Dès le début de ses activités, l’Observatoire a mis un accent particulier sur la problématique de l’approvisionnement en eau, activité intégrée aux interventions humanitaires. L’existence au Tchad oriental depuis plusieurs décennies de projets de développement d’hydraulique villageoise a permis en particulier de bâtir un cadre solide pour la pérennité des infrastructures (développement du système d’entretien et de maintenance, formation d’artisans réparateurs des pompes manuelles, renforcement de capacités des autorités tchadiennes en charge) et de capitaliser des enseignements.
- Approach on Behavior Change Determinants (approche centrée sur les déterminants des changements de comportement) est une approche à sensibilité anthropologique développée par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL pour élaborer des stratégies d’intervention en Eau, Hygiène et Assainissement visant un impact optimal et durable sur la réduction des maladies d’origine hydrique. Elle s’appuie sur l’étude des comportements EHA ainsi que des déterminants socio-culturels et économiques à l’origine de ces comportements, puis sur une priorisation et une sélection de ceux qui ont le plus d’impact sur ces maladies (voir : http://www.urd.org/Les-determinants-des-changements).
- On définit le levier comme la motivation ou le moteur (croyance, attitude ou processus de réflexion par exemple) qui peut être utilisé pour déclencher un changement de comportement. Les leviers peuvent être positifs ou négatifs.
- Par exemple : Tim Foster, School of Geography and the Environment, University of Oxford, Predictors of Sustainability for Community-Managed Handpumps in Sub-Saharan Africa: Evidence from Liberia, Sierra Leone, and Uganda, 2013 (10 pages).
- « Gérer » peut recouvrir diverses tâches telles que : mobilisation de la communauté d’usagers, entretien extérieur du point d’eau, gardiennage, distribution de l’eau, encaissement des cotisations ou paiements, etc.
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