Auteur(s)

Véronique de Geoffroy

Il y a 150 ans, Solférino… Dans la détresse et la souffrance naissait une idée, qui allait devenir pour beaucoup, une petite lumière dans l’obscurité de la guerre. L’enjeu de la protection des blessés, puis des prisonniers, et enfin des populations civiles dans les conflits allait conduire à l’élaboration progressive d’un corpus de règles sur la conduite des hostilités tentant d’introduire quelques bribes d’humanité au sein de l’innommable. Un siècle et demi après la publication de « Un Souvenir de Solférino » l’idée initiale d’Henri Dunant continue de démontrer sa force.

Mais l’actualité de ce début d’année 2009 montre aussi combien la question de la protection effective des victimes de conflits est complexe. Impuissants face aux violations répétées du Droit International Humanitaire (DIH) lors de conflits comme à Gaza ou celui plus silencieux de la RDC, les acteurs humanitaires cherchent de nouvelles approches. Dans le même temps, l’expulsion des ONG du Darfour suite à l’inculpation du Président Omar el Béchir par la Cour Pénale Internationale nous rappelle que le travail et le temps de la justice ne sont pas forcément compatibles avec celui de l’action auprès des populations.

Clarifier les rôles et responsabilités des différents acteurs, rappeler le rôle premier des États signataires dans l’application du DIH, promouvoir l’intégration des questions de protection des populations civiles dans la diplomatie tout en protégeant l’espace d’action humanitaire en proximité avec les victimes, sont autant de chantiers sur lesquels il est urgent de travailler. La décision du président Obama de fermer Guantanamo, devenu symbole des violations des droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire par l’administration Bush, prouve qu’il n’est pas vain de se mobiliser.