Auteur(s)
François Grünewald
Les premières estimations climatiques montrent que l’année 2013 sera sans doute la plus chaude des dernières décennies. Marquée dans la zone tempérée par de nombreux phénomènes dessaisonnés et des inondations importantes, 2013 a aussi été une année d’évènements climatiques extrêmes, tels que les tornades d’une puissance terrifiante qui ont touché les États-Unis d’Amérique ou la sécheresse qui dévaste une partie de la Chine. Ces dérèglements impactent de façon violente les populations les plus vulnérables des pays les plus pauvres, que ce soit au Sahel, dans la Corne de l’Afrique ou au Mozambique, et les liens entre dysfonctionnements climatiques et conflictualité ne sont plus à prouver. Ces évolutions inquiétantes interrogent évidemment les acteurs humanitaires, tant dans l’interprétation de leur mandat que dans leurs modalités d’action. Militants de la première heure pour faire valoir la parole des plus faibles face aux violences d’origine humaine et naturelle, ils se doivent aujourd’hui de prendre en compte l’origine environnementale de ces violences. Mais les vulnérabilités que nous combattons sur les terrains de crises ne sont-elles pas en partie issues de nos modes de vie et de consommation… ? et si oui, que faisons-nous face à cela ? Un certain nombre d’initiatives commencent à émerger, de nature et d’ambitions différentes et complémentaires. Beaucoup reste à faire et le secteur humanitaire a surement beaucoup à apprendre d’autres secteurs. Mais il n’est pas impossible qu’il ait aussi beaucoup à donner du fait de sa proximité avec ceux qui sont les plus affectés par ces dérèglements mondiaux. Il nous a donc semblé important de faire le point sur ces évolutions en donnant la parole à un certain nombre d’acteurs humanitaires engagés sur ces questions ; c’est l’objectif de ce numéro spécial « environnement ».