Auteur(s)

François Grünewald

Les crises qui affectent la bande sahélienne se suivent, les difficultés rencontrées pour y répondre se répètent. Qu’avons-nous appris du passé, comment analyser et prendre en compte les nouvelles donnes du Sahel ? D’un côté, la pression croissante sur les écosystèmes, l’impact observable et à venir des changements climatiques, l’urbanisation accélérée autour des capitales de la zone, l’ouverture sans protection aux marchés – et les dynamiques de spéculation qui s’ensuivent –, et la complexité des interactions entre systèmes pastoraux en crises et terroirs agricoles, entrainent une croissance des inégalités, des vulnérabilités et de la pauvreté. De l’autre, les difficultés de gouvernance et de redistribution de la manne des matières premières du sous-sol, l’arrivée de nouveaux acteurs internationaux (Chine, pays du Golfe) et l’émergence de radicalités religieuses, jusque là hors de « l’écran radar », sont en train de faire bouger toutes les lignes. Dans ce cadre, comment répondre aux besoins à court terme des populations et renforcer la résilience des individus, des communautés, des sociétés et des systèmes ? C’est autour de ces questions que se dessine l’enjeu de la réponse à la crise qui touche aujourd’hui nos amis sahéliens. C’est autour d’elles que s’articule le présent numéro d’Humanitaires en mouvement.