Financé par
Action contre la Faim
Le contexte du projet YεRεTALI
Le programme transfrontalier d’appui au relèvement et à la résilience communautaire a débuté le 1er novembre 2022 et doit se clôturer le 31 janvier 2026. Il se déroule dans un environnement opérationnel très particulier, « à cheval » sur deux pays, dans une région fortement instable. Au Burkina Faso, la crise sécuritaire, déclenchée en 2015, a engendré une crise humanitaire sans précédent. Les attaques de groupes armés ont forcé plus d’un million et demi de personnes à fuir leurs foyers, entraînant un déplacement massif de populations à l’intérieur du pays. Si les régions du Nord et du Sahel ont été les premières touchées, les violences se sont propagées à l’ensemble du territoire, atteignant récemment les régions ouest du pays et les zones frontalières avec la Côte d’Ivoire. L’arrivée massive de réfugiés burkinabè dans le nord de la Côte d’Ivoire aggrave une situation socio-économique déjà fragile. Les inégalités régionales, la rareté des ressources et la dégradation des services publics exacerbent les tensions intercommunautaires. Les attaques ciblant certaines communautés, notamment les Peuls, alimentent un climat de méfiance et de peur. Cette situation, similaire à celle qu’a connue le Burkina Faso il y a quelques années, souligne l’importance de mettre en place des mesures urgentes pour prévenir une escalade du conflit et protéger les populations vulnérables.
Objectif de l’évaluation
Le projet « YεRεTALI » a pour objectif de renforcer durablement et de manière intégrée les moyens de subsistance et l’accès aux services sociaux de base des individus, ménages et communautés.
De manière plus spécifique ce dernier se propose de :
- Répondre aux besoins immédiats des nouveaux déplacés après un choc ;
- Protéger les moyens d’existence immédiats des populations déjà vulnérables, hôtes et déplacés ;
- Accompagner ces populations dans le développement d’activités durables pour renforcer leur autonomie ;
- Renforcer les services des États sur la préparation et la réponse aux urgences multisectorielles (dans une logique de stratégie de sortie d’ACF).
Afin d’optimiser les résultats et de s’assurer que le projet reste pertinent, le Groupe URD va réaliser deux évaluations itératives avec mini-séminaires (EIMS) : une première en janvier 2025 et une autre au mois de septembre 2025, soit 6 mois avant la fin du projet. Ainsi, dans des contextes complexes et changeants, des évaluations régulières offrent un temps de réflexion nécessaire aux équipes pour permettre d’adapter la réponse en fonction de l’évolution du contexte, des risques et des besoins.
Spécifiquement, il s’agira pour chaque EIMS de :
- Évaluer les progrès réalisés en matière d’approche transfrontalière, nexus et intégrées, visant la réponse aux urgences et la résilience des communautés face aux défis socio-économiques, sécuritaires et environnementaux dans les communes/sous-préfectures ciblées dans les deux pays ;
- Analyser la pertinence des stratégies, des approches, et la qualité de la mise en œuvre des activités du projet, en s’assurant qu’elles répondent efficacement aux besoins des communautés locales et qu’elles sont adaptées aux changements contextuels ;
- Identifier les forces et les faiblesses du management du projet, en évaluant la coordination des acteurs internes et avec les acteurs externes au management de projet ; Fournir des recommandations techniques et opérationnelles pour améliorer l’efficacité et l’efficience du Projet « YεRεTALI », en tenant compte des enseignements tirés de ces deux premières années d’implémentation ;
- Organiser des restitutions à chaud sur le terrain dans les deux pays pour partager les premiers résultats de l’évaluation avec les parties prenantes du projet, faciliter l’échange d’informations et encourager la collaboration en vue d’améliorer la mise en œuvre future du projet ;
- Organiser un mini séminaire de restitution et de co-construction des recommandations.
Crédit photo : ©Olympia de Maismont
Évaluations itératives avec Mini-séminaires (EIMS) … Mais concrètement, de quoi on parle ?
Comme son nom l’indique, il s’agit d’un processus évaluatif régulièrement répété tout au long d’un projet/programme, qui comprend des ateliers dits mini-séminaires. Les évaluateurs·rices du Groupe URD apportent un regard extérieur au projet qui permet aux équipes, souvent pris par les tâches quotidiennes, de prendre du recul par rapport à la mise en œuvre du projet, de mieux observer l’état d’avancement du projet et de se poser des questions du type : « Allons-nous dans la bonne direction ? », « Comment pouvons-nous consolider des bonnes pratiques ? », ou « Que devons-nous changer pour répondre plus efficacement aux besoins des populations affectées ? ».
Une EIMS ne se limite donc pas à un processus évaluatif ponctuel d’une fois. Au cours d’un projet, des EIMS peuvent être menées régulièrement à des moments clés – une ou deux fois par an en général, selon la durée du projet. Une EIMS peut s’intéresser à différents éléments d’un projet, mais son processus s’inscrit dans la continuité et accompagne un projet du début à la fin.
L’intérêt de l’EIMS se trouve dans le processus. Le mini-séminaire permet de réunir certaines parties prenantes clés – ou toutes en fonction du sujet – pour valider collectivement les résultats, examiner ou co-construire les bonnes pratiques, les enseignements tirés et les recommandations, et enfin élaborer un plan d’action pour soutenir la réponse institutionnelle à l’EIMS.
Réalisé par
Chargé de recherche, évaluation, formation (depuis 2021)