Financé par
Agence française de développement, Fondation de France, Région Auvergne-Rhônes-Alpes & Principauté de Monaco
Pourquoi les forces locales ne sont-elles pas davantage reconnues lors de catastrophes et pourquoi les atouts des partenariats locaux ne sont-ils pas mis en valeur par les acteurs humanitaires ? (…) une telle vision transformative impliquera de profonds changements dans l’état d’esprit et les postures de la plupart des professionnels de l’aide, tant au niveau individuel qu’organisationnel.
En mettant en lumière le potentiel de mobilisation et d’action des acteurs locaux dans toute leur diversité, la pandémie de COVID-19 est venue interroger les postures et les modalités d’intervention des acteurs humanitaires conventionnels, qu’ils soient bailleurs de fonds, agences multilatérales ou ONG internationales.
À ce titre, le modèle dominant des relations partenariales dans le secteur humanitaire a révélé ses limites actuelles, aussi bien sur le plan de l’équité des rapports que du manque de durabilité des résultats. Un modèle qui prévoit que les acteurs internationaux conçoivent et pilotent les projets tandis que les acteurs locaux sont souvent de simples prestataires de services (ou exécutants délégués). Or, ces derniers assument aujourd’hui une bonne partie des risques liés aux opérations (sécuritaires, sanitaires, financiers).
La présente étude se présente comme une revue de synthèse de conceptions et de pratiques inspirantes autour des enjeux de la « localisation » de l’aide. Elle vise notamment à dépasser les distinctions usuelles entre acteurs locaux, nationaux et internationaux pour mettre en exergue le potentiel d’actions communes face aux crises systémiques et d’ampleur de demain.
Cette recherche est réalisée dans le cadre du projet « Apprendre et innover face aux crises » soutenu par l’Agence française de développement (AFD), la Fondation de France, la région Auvergne-Rhône-Alpes et la Coopération monégasque.
Credit photos : © February 2022, John Rutherford MICHEL – CARE Haïti
PISTES DE RÉFLEXION ET D’ACTION POUR L’AVENIR
Plusieurs axes prioritaires semblent devoir animer aujourd’hui la refonte des articulations entre acteurs de la solidarité, et ceci quelle que soit leur « étiquette » :
1/ Refonder le système de l’aide internationale en privilégiant les complémentarités entre acteurs de la solidarité dans toute leur diversité, qu’ils soient locaux, nationaux, internationaux…
2/ Promouvoir et développer des partenariats « équitables » entre les divers acteurs de la solidarité qui se trouvent à des niveaux différents d’intervention, de compétences et d’atouts spécifiques.
3/ Repenser le métier d’humanitaire classique et/ou inventer celui de « solidaire de demain » en privilégiant les approches de type accompagnement et appui mutuel.
4/ Mettre en valeur les forces locales de la solidarité dans le cadre d’analyses du type « paysage et maillage des acteurs » – qu’ils soient associations, autorités, populations, citoyens… – ou grâce à une vision géographique ou territoriale.
5/ Promouvoir l’apprentissage mutuel et réciproque.
6/ S’ouvrir à une certaine adaptabilité des principes fondamentaux de l’aide et de la solidarité face aux crises.