Financé par
Action contre le Faim
Ce projet mis en place depuis 2009 vise à améliorer les conditions sanitaires précaires des populations vulnérables des quartiers de yourtes : ces populations souvent chassées par des évènements climatiques extrêmes (dzud), mais aussi poussées par un phénomène d’exode rural « classique » (attirées par les services et les opportunités économiques de la ville) viennent s’installer et se sédentariser massivement en périphérie de la capitale mongole, et se trouvent confrontées à des difficultés pour leurs approvisionnement en eau (moins de 10L/personne/jour), utilisent des latrines qui polluent la nappe phréatique, et perpétuent des pratiques d’hygiène héritées de leur style de vie nomade, inappropriées dans les zones densément peuplées. Le projet d’ACF repose dès le départ sur le postulat que les excréments humains et les eaux usées constituent des ressources valorisables, et ce d’autant plus qu’en Mongolie les amendements organiques sont rares et les sols très pauvres.
Une première phase « pilote » de trois ans a permis d’analyser la problématique de ce contexte péri-urbain en climat de froid extrême et de tester des solutions innovantes, en particulier de toilettes EcoSan et de compostage.
Après mai 2012, une deuxième phase s’est concentrée sur l’implication des acteurs locaux dans le projet (autorités mongoles, secteur privé, société civile) par l’extension des activités testées dans le cadre de la phase précédente. L’objectif fut d’accompagner les principales institutions et organisations mongoles concernées pour les aider à développer un système d’eau et de l’assainissement décentralisé à grande échelle.
De plus, un partenariat avec le monde universitaire a permis d’ajouter un volet « recherche opérationnelle » conséquent, travail qui nourrit l’évolution du projet d’ACF. Une Thèse d’un étudiant rattaché à l’Université de Pékin intitulée « Sustainable Sanitation for vulnerable periurban population » a en effet été réalisée.
L’évaluation du Groupe URD a permis d’analyser la qualité du projet afin de proposer des réorientations éventuelles, ou des recommandations pour en optimiser l’impact positif à long terme, mais aussi de juger de la valeur ajoutée de cette articulation entre le travail de recherche et l’évolution du projet.
Pour ce faire, le Groupe URD s’est rendu à Oulan-Bator du 17 février au 1er mars 2014. L’ONG Toilettes du Monde, reconnue pour son expertise dans les projets d’assainissement durable et écologique (ingénierie sociale nécessaire à ce type de projet et conception technique des filières), a fournit un support à distance.