Financé par
Cités Unies France (CUF)
Le projet concerné par cette évaluation s’inscrit dans l’approche que Cités Unies France cherche à développer autour d’un nouveau paradigme de l’intervention dans les crises : « l’approche locale généraliste ». Ce paradigme propose d’encourager, de favoriser et de soutenir le processus de gestion des crises par les autorités locales affectées. Leur connaissance du territoire et des populations, ainsi que leur proximité, leur donnent la légitimité nécessaire à la mise en place d’une gestion plus efficace de la crise. C’est pourquoi CUF souhaite soutenir, dans la mesure du possible et selon les capacités de gestion de chaque municipalité, les projets mis en œuvre par les gouvernements affectés, l’objectif étant de leur permettre de gérer au mieux la crise et ses conséquences, et devenir chefs de file de la reconstruction de leur propre territoire.
La République Centrafricaine a connu ces dernières décennies une forte instabilité politique accompagnée de nombreux conflits. Les violents affrontements qui ont émaillé l’année 2013 et le début de l’année 2014 ont fait plusieurs milliers de victimes, ont engendré un déplacement massif des populations et des destructions matérielles importantes. Par ailleurs, les municipalités ont été durement affectées. Elles connaissent des difficultés majeures dans la gestion quotidienne de leur territoire, pour fournir des services de qualité à leur population et participer aux efforts de sortie de crise et de retour à une gestion efficace et normalisée des affaires publiques. De plus, la présence massive d’acteurs du développement et de l’humanitaire mettant en œuvre des projets structurants dans les quartiers, souvent sans consultation préalable de la mairie, décrédibilise encore plus l’action municipale auprès des citoyens. Ces différents éléments contribuent à la perte de confiance des habitants envers leur municipalité et expliquent en partie qu’ils ne paient plus les impôts locaux.
Compte tenu de cette situation de sortie de crise, la mairie doit reprendre la main sur la gestion des services publics essentiels pour les habitants. Elle doit donc être au centre du processus afin de renforcer ses capacités techniques et financières, d’améliorer la gestion des services, ainsi que de consolider la cohésion sociale sur son territoire.
Deux des services de la Mairie, pourtant cruciaux pour le bon fonctionnement de la vie quotidienne des habitants, ont été mis à l’arrêt suite à cette recrudescence de violence : les marchés locaux et la collecte des ordures ménagères. Avec l’appui de CUF et de l’ONG ACTED, l’objectif est d’accompagner la mairie dans la remise en fonction de ces deux services dans 3 arrondissements de la capitale. Le projet « Renforcer la ville de Bangui pour sortir de la crise » a fait l’objet d’un contrat entre l’Union européenne et Cités Unies France, signé le 19 janvier 2015, pour une durée initiale de 30 mois. En raison de la reprise des violences, les activités n’ont démarré effectivement que début janvier 2017 et le contrat a été prolongé jusqu’au 18 janvier 2019.
Les objectifs principaux du projet sont donc de :
- Participer au renforcement des capacités techniques et financières de la mairie centrale (MC) et de trois mairies d’arrondissements (MA) de la ville de Bangui afin que la Mairie de Bangui améliore la qualité et l’accès à deux services publics essentiels : la collecte des déchets et la gestion des marchés ;
- Recréer ainsi une relation de confiance entre la population et la municipalité.
Ce projet a été réalisé en partenariat avec le maire de Buis les Baronnies qui a accompagné le Groupe URD sur le terrain pour apporter son expertise technique.