Financé par
Agence Française de Développement
Contexte et objectifs du projet
Au Tchad, nombreux sont les défis en termes de santé reproductive maternelle, néonatale, infantile, adolescente, de planning familial et de violences basées sur le genre. Malgré les améliorations minimes réalisées par le Tchad en termes de couverture sanitaire et de prestations, les indicateurs de santé restent toujours bas. Les taux de mortalité maternelle et infantile sont notamment les plus élevés dans la sous-région, à savoir 860 pour 100 000 naissantes vivantes pour la mortalité maternelle, et 72 pour 1000 naissances vivantes pour la mortalité infantile. En outre, les jeunes et les adolescents qui sont pourtant très touchés par ces problématiques restent les grands absents dans la fréquentation des structures de santé primaire.
Pour répondre à ces difficultés, les ONG CARE, le Bureau d’Appui Santé et Environnement (BASE) et le Groupe URD ont élaboré le projet « PASFASS » (Projet d’Autonomisation Sociale des Femmes tchadiennes par l’Accès aux Services de Santé et la prise en compte des violences basées sur le genre).
Il a pour but d’améliorer l’autonomisation sociale des femmes tchadiennes par un meilleur accès aux services de santé primaire reproductive maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent ainsi qu’au planning familial, et la prise en compte des violences basées sur le genre. Il s’agit d’une part d’accroître la demande avec un accès particulier sur l’approche communautaire, d’autre part d’améliorer la qualité de l’offre des services, et de soutenir l’ensemble de l’action par un mécanisme de recherche.
Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants :
- Promouvoir la demande des services de santé reproductive, maternelle, néonatale infantile et adolescente et de planning familial ;
- Sensibiliser aux violences basées sur le genre par l’amélioration des pratiques familiales et une approche communautaire ;
- Améliorer les conditions de vie des femmes et des filles en particulier par un accès à des soins de qualité et l’amélioration de la prévention et le renforcement de la prise en charge des cas de violences basées sur le genre ;
- Améliorer la connaissance sur les freins et déterminants dans l’accès et l’utilisation des soins de santé reproductive, maternelle, néonatale infantile et adolescente et de violences basées sur le genre.
Le Groupe URD, partenaire d’apprentissage dans le consortium
Dans le cadre de ce partenariat, le Groupe URD est en charge de l’appui à l’apprentissage et à la gestion stratégique du programme, avec les outils qu’il développe pour faciliter l’agilité et la pertinence des interventions. Il a réalisé des appuis ciblés visant à ce que les parties prenantes au projet, et en premier lieu les équipes de terrain, les praticiens et les autorités sanitaires, disposent d’une meilleure connaissance des facteurs socio-économiques qui ont un impact significatif sur l’accès aux soins de Santé de la Reproduction Maternelle, Néonatale, Infantile et de l’Adolescent (SRMNIA).
Ceci passe notamment par la mise en place d’EIMS (évaluations itératives avec mini-séminaires), un diagnostic socio-anthropologique sur l’accès aux soins de santé reproductive, et des études pour éclairer l’action.
- Étude sur les contraintes d’accès aux soins de santé reproductive chez les adolescent·e·s au Tchad, 2022
- Étude sur les normes et pratiques sociales liées aux mutilations génitales féminines dans le Mandoul, 2020.
- Étude sur la gestion de la sécurité et des enjeux de « Ne pas nuire », 2019
- Diagnostic de socio-anthropologie sur l’accès aux soins de santé reproductive, 2019
Documents de capitalisation
Les axes thématiques de la capitalisation ont été proposés par les organisations membres du consortium afin de cibler les bonnes pratiques et les succès que le projet souhaitait analyser, valoriser et diffuser plus largement.
Des études de cas :
- La prise en compte du genre, thème analysé selon deux angles prioritaires : 1) la place des femmes dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) ; 2) le renforcement du pouvoir économique des femmes grâce aux groupes dits « AVEC » (associations villageoises pour l’épargne et le crédit) ;
- Le rôle des agents de santé communautaires (ASC) dans le projet, notamment celui des accoucheuses traditionnelles (AT) et les enjeux de leur implication dans le parcours de soins des femmes ;
- La restructuration et la redynamisation des COSAN (Comité de Santé) / COGES (Comité de Gestion) par le projet et l’amélioration des services de SRMNIA.
Des fiches techniques :
- Les accoucheuses traditionnelles dans le parcours de soins des femmes
- L’appui aux associations villageoises pour l’épargne et le crédit (AVEC)
- La restructuration et la redynamisation des COGES / COSAN dans le PASFASS
- La lutte contre les violences basées sur le genre dans le Logone oriental et le Mandoul
Un documentaire sur la persistance de l’excision dans le Mandoul, vient compléter l’étude précitée. « LA JEUNE FILLE, LES CHOUETTES ET LES HOMMES LIONS – Pourquoi l’excision persiste dans le Mandoul » a été réalisé par Carol Valade, avec Florence Chatot et Nesta Yamgoto, et produit par le Groupe URD (février 2024). Il est disponible en version longue (29 mn) et version courte (13 mn).
Une formation » Qualité et redevabilité dans les programmes « a aussi permis aux membres du consortium de renforcer l’efficacité de leurs procédures de suivi et d’évaluation, et une autre session sur la cartographie et les SIG a permis aux équipes du projet de réaliser leurs propres cartes sanitaires.
Ce projet a été réalisé avec le support de l’Agence Française de Développement, a visé en priorité les provinces du Mandoul et du Logone Oriental, et se déroule sur une durée de 3 ans.