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Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE)
Le gouvernement a adopté en juin 2018 la nouvelle stratégie française de réponse aux situations de fragilité, qui fixe des orientations pour l’ensemble des interventions de la France menées à l’égard des États et des sociétés fragiles, y compris les États accueillant réfugiés et déplacés internes, et établit un plan d’action interministériel en vue de son opérationnalisation.
En 2013, lors de la revue par le CAD de l’OCDE de la politique de coopération au développement de la France, l’actualisation de la stratégie française sur les États fragiles (2007) a en effet été recommandée. Le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID), réuni le 30 novembre 2016, a en outre acté que le gouvernement français réviserait en 2017 cette stratégie. C’est dans ce cadre et afin d’améliorer l’efficacité de son aide tout en tenant compte des évolutions doctrinales, institutionnelles et opérationnelles récentes, et des besoins croissants de redevabilité, qu’a été entreprise la refonte de la stratégie française de réponse aux situations de fragilité.
À cet effet, un comité de pilotage composé de la Direction du développement durable (DDD), du Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et de l’Agence française de développement (AFD, Cellule Crises & Conflits) a été mis en place sous la direction de la mission de la gouvernance démocratique (DDD/GOUV). Celui-ci a confié au Groupe URD un travail de recherche en appui à cette réflexion stratégique. Après une phase de revue documentaire, le Groupe URD a réalisé des entretiens à Paris ainsi que des missions à New-York, à Washington, en Guinée, au Tchad, en Colombie et au Népal auprès des acteurs de l’équipe France et des partenaires internationaux. Il a ensuite animé une série d’ateliers multi-acteurs pour assurer que les rédacteurs de la Stratégie aient tous les éléments nécessaires pour préparer cette Stratégie.
Un comité consultatif constitué des différents services du MEAE, des autres ministères (SGDSN MINARM, MININT, MINJUST, MINEFI) et opérateurs concernés (Expertise France, Justice Coopération Internationale, Civipol, Canal France International) ainsi qu’un comité scientifique regroupant l’OCDE (Unité conflit, fragilité, résilience), le secrétariat du Dialogue International sur la consolidation de la paix et le renforcement de l’État et la Banque mondiale (Unité fragilité, conflits et violence) ont été également associés.
L’originalité de cette stratégie est qu’elle promeut une approche beaucoup plus dynamique centrée sur le contexte de « fragilisations » et donc donne une importance renforcée aux enjeux de détection des risques et de prévention. Elle souligne également les enjeux du « multi-acteurs », important pour la France pour opérer dans ces contextes.