Ces aspirations restent trop souvent lettres mortes et sont aujourd’hui qualifiées d’obsolètes par certaines grandes puissances dans le cadre de la Guerre Totale contre le Terrorisme.
Pourtant, les États signataires des textes clés du DIH, et notamment des Conventions de Genève de 1949 et de leurs Protocoles Additionnels de 1977, se sont engagés à ce que soit mise en œuvre cette » responsabilité de protéger « . L’article 1 commun aux 4 Conventions de Genève stipule que « Les Hautes Parties Contractantes s’engagent à respecter et à faire respecter la présente Convention en toutes circonstances ».
Cette question a été récemment remise à l’ordre du jour des débats de la communauté internationale par le Rapport du Secrétaire Général des Nations unies sur la « responsabilité de protéger » et par la réforme de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU. Pour autant, la question de savoir ce qui peut et doit être fait concrètement sur le terrain en termes de protection des populations civiles reste posée avec une acuité particulière au vu de la crise du Darfour – qualifiée de crise de protection – à peine dix ans après le génocide du Rwanda. Plus spécifiquement, le rôle des ONG humanitaires et le contenu réel (au-delà de la rhétorique) des volets ‘protection’ de leurs programmes gagneraient à être clarifiés. Enfin, il serait utile de réfléchir à l’impact de la mise en place de la Cour Pénale Internationale sur les activités de témoignage des ONG.
Parallèlement, les acteurs humanitaires sont de plus en plus souvent pris à partie. Plus les violences envers les populations sont importantes, plus ceux qui cherchent à les assister deviennent des cibles. On tire sur l’ambulance. La dégradation de la protection des populations affectées par les crises et de la sécurité du personnel humanitaire alarme depuis un certain temps de nombreux observateurs de terrain.
En France, ces thématiques sont abordées dans plusieurs forums, notamment au Haut Conseil à la Coopération International (HCCI) et à la Commission Nationale Consultative aux Droits de l’Homme (CNCDH). Le Groupe URD, qui travaille sur ces questions depuis plus de 10 ans et suit de près les travaux internationaux, notamment avec le CICR et l’Université Harvard, a choisi ce thème pour les 5èmes UAH. Durant trois jours, des spécialistes de ces questions au sein d’organisations internationales, des chercheurs et de nombreux praticiens opérationnels se sont réunis pour faire le point sur l’état des débats et des pratiques.