Les divergences d’approches entre ONG sur un certain nombre de grandes questions s’accentuent. Quelle indépendance financière et quel positionnement vis-à-vis des forces de la Coalition en Afghanistan et en Irak peut-on avoir, alors que les déclarations de certains dirigeants américains semblent mettre hors jeu les ONG qui n’acceptent pas de « soutenir la politique nationale » ? Comment gérer la sécurité après l’attentat contre l’ONU à Bagdad et la répétition d’assassinats de personnel d’organisations humanitaires sur le terrain ? La galaxie humanitaire est entrée dans une ère de grande turbulence.
Réunissant plus de 80 personnes – issues de neuf pays et comprenant des représentants de nombreuses organisations humanitaires, des pouvoirs publics, de la région Rhône Alpes, des étudiants, etc. –, ces UAH ont fait avancer la réflexion sur trois grandes problématiques qui interpellent les pratiques des acteurs humanitaires :
- Le mélange parfois dangereux entre actions militaires et actions humanitaires sur les nouveaux théâtres de crise ;
- La demande croissante de participation des populations affectées par les crises dans la conception et la mise en place de l’action humanitaire, qui questionne le geste des « French Doctors » ;
- La remise en cause du postulat de résilience par l’interaction dramatique entre SIDA, économie et sécurité alimentaire.