Nous avons choisi de nous concentrer sur les aspects les plus sournois et méconnus des atteintes à la santé qui représentent le « dessous de l’Iceberg », conséquences de la privation d’accès aux ressources indispensables à la survie lors des conflits armés. Ceux qui meurent, hors des centres de soin, de maladies infectieuses pulmonaires et gastro-intestinales, de maladies chroniques ou de malnutrition, sont difficiles à identifier mais représentent une part non négligeable de la mortalité qui augmente lors des conflits armés.
Ces individus ne sont pas toujours des victimes directes de la violence mais sont comme étranglés par le blocage de l’accès aux ressources vitales. Ceci constitue la cause principale d’atteinte à la santé, d’où le terme de populations PARIAS (privées d’accès aux ressources indispensables à la survie). Les éléments qui découlent de la pauvreté antérieure au conflit armé sont aussi difficiles à séparer des conséquences du conflit proprement dit. C’est en raison de la difficulté d’accéder à ces personnes oubliées que leur situation est si méconnue.
Que peut-on faire pour améliorer leur sort ? Comment mieux cerner ce problème par définition si difficile à appréhender ? La création d’un observatoire de la Santé des populations immergées dans les conflits armés permettrait-elle d’aller plus loin ? Le Droit International Humanitaire est-il pertinent pour prévenir ces situations d’étranglement et sanctionner les responsables ? Est-il possible de préciser ce droit et d’en renforcer le respect ? Autant de questions sous-jacentes à l’ensemble des débats qui vont animer cette journée…
Le Groupe URD a contribué à l’organisation de ce colloque porté par l’Association Henry Dunant et est intervenu durant la journée.