Si l’on appréhende l’approche des pouvoirs publics à l’aune de leurs conséquences humanitaires, on s’aperçoit qu’elle comporte bon nombre de répercussions qui nuisent à la dignité, à la sécurité et à la protection de populations migrantes déjà très vulnérables et compliquent leur accès à une assistance basique. De plus, les acteurs de la réponse se trouvent confrontés à la problématique des marges de solidarité, à savoir : « comment apporter une aide digne, humaine et inconditionnelle conformément à une mission (humanitaire, sociale ou militante) dans le contexte de politiques restrictives ? ».
Or, au regard des vulnérabilités, des besoins à couvrir et des violations des droits fondamentaux, il serait légitime de reconnaître le « caractère humanitaire » de certaines situations en France aujourd’hui, alors même que ce terme est habituellement réservé à des contextes situés en dehors de l’Union européenne. En effet, quelle que soit la cohérence ou la fermeté assumée des politiques publiques, celles-ci ne devraient pas s’exercer au détriment du droit et des valeurs fondamentales de dignité humaine et de solidarité, partagées tant par les acteurs humanitaires, que les acteurs sociaux et citoyens.
En outre, parmi cette myriade d’acteurs impliqués dans la réponse aux besoins des migrants, les positionnements sont très contrastés et se clivent parfois, en particulier autour des positionnements et des relations entretenues avec les pouvoirs publics. Malgré les différences de mandat et d’approche opérationnelle, il serait souhaitable donc qu’à l’avenir de nouvelles relations de collaboration se développent entre associations et dynamiques citoyennes.
A plus long terme, ces difficultés peuvent aller à l’encontre de la cohésion sociale et des valeurs humanitaires défendues par les ONG européennes dans le monde entier.
Ce rapport du Groupe URD propose quelques pistes d’action pour améliorer l’aide aux migrants.