Durant les 5 ans de mise en œuvre du projet, RESILAC a permis de nombreuses avancées, avec notamment :
- Plus de 9 900 personnes qui ont bénéficié d’un soutien psychosocial (100% d’augmentation de l’état de bien-être dit subjectif) ;
- 394 organisations communautaires de base renforcées en compétences et matériels ;
- 558 activités de vivre ensemble (85 formations, 300 débats citoyens, 173 activités socio-culturelles) mises en œuvre au profit de 59 308 personnes pour retisser le lien social et améliorer l’entraide au sein et entre les communautés ;
- 35 conventions de gestion des ressources naturelles établies afin de réduire les conflits autour des ressources naturelles ;
- 92 organes de résolution des conflits renforcés, visant à rétablir le dialogue entre personnes de confessions religieuses différentes, à renouer les échanges entre les communautés et les organes de gestion du territoire ainsi qu’à sensibiliser sur les violences basées sur le genre, sur les activités de renforcement du capital humain et de cohésion sociale.
En appuyant durablement la petite économie, le pilier 2 du projet visait à apporter les compétences et outils nécessaires pour que les ménages parviennent à atteindre l’autosuffisance alimentaire et l’autonomie économique à travers l’insertion professionnelle et l’appui aux systèmes de production agro-sylvo-pastoraux. Plus de 3 400 jeunes ont participé à la réhabilitation d’actifs communautaires (bief, renforcement des digues, lutte contre l’avancée du désert) et plus de 11 800 jeunes ont bénéficié d’une formation au métier de leur choix.
Appuyer l’épargne et l’accès au crédit a eu comme effet le développement d’activités génératrices de revenus, ce qui a permis aux populations d’augmenter leurs revenus et donc de diminuer leur endettement. Les 339 Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit appuyées ont aussi permis d’améliorer les relations femmes-hommes, entre personnes de confession religieuse et de communautés différentes.
À travers l’appui aux systèmes de production, plus de 12 000 producteurs.ices et éleveurs.euses ont désormais accès à des terres restaurées et à des zones pastorales réhabilitées ; les récoltes peuvent maintenant être stockées dans 13 banques communautaires. Enfin, 1760 hectares de surfaces irriguées à travers des procédés modernes d’utilisation ont contribué à augmenter de 133% les revenus des bénéficiaires de l’activité de maraîchage.
Le projet RESILAC a également renforcé 11 organisations de la société civile et les entités de gestion de territoire dans leur mission de développement local. Ainsi, 24 communes/LGA et cantons, et 14 plans de développement locaux, ont été soutenu.e.s permettant aux territoires de se doter d’une vision partagée du développement de leur localité, prenant en compte les besoins de tous, et servant d’outil à l’accompagnement des initiatives (locales) au sein de ces zones.
Des forums de plaidoyer pour l’intégration des soins de santé mentale dans les soins de santé primaire ont été organisés dans les pays d’intervention ainsi que 5 foires de mise en contact de producteurs.ices et d’éleveurs.euses en vue d’établir des partenariats économiques organisés. Cet appui a contribué à l’augmentation de 30% de participation des femmes dans les instances de décision à la fin du projet.
Enfin, dans le cadre de la gestion et de la production de connaissances, 6 études de recherches régionales et 4 rapports de capitalisation visant à mieux comprendre l’environnement dans lequel le projet s’est développé pour mieux adapter son action ont été réalisés, dont 3 restituées à l’occasion de conférences. À travers le volet « apprentissage », deux dispositifs indépendants de suivi et d’évaluation du projet ont été appliqués afin d’analyser et d’adapter les stratégies du projet selon le retour des bénéficiaires (Feedback days) et les résultats d’évaluations itératives avec mini-séminaires.
Articles, rapports, ateliers, vidéos, bulletins trimestriels, conférences régionales, témoignages, etc. le projet RESILAC c’est un grand nombre de rencontres, d’échanges, et d’activités restituées et diffusées via différents canaux, qui seront gardés en mémoire sur le site RESILAC.
Études de recherche opérationnelle réalisées par le Groupe URD :
- Étude de l’impact de la crise sécuritaire sur les dynamiques foncières dans la Région du lac Tchad, 2020
- Étude sur les mécanismes endogènes de prévention, médiation et résolution des conflits dans le Bassin du lac Tchad, 2020
- Étude sur la prise en charge des troubles psychiques dans le bassin du Lac Tchad, 2020-22
- Étude sur les bonnes pratiques de gestion et de coopération en contexte changeant (bassin du lac Tchad), 2020-22
- Étude sur » L’approche territoriale intégrée (ATI) en contexte de crise : un levier pour le renforcement de la résilience ? « , 2021-2022
- Étude sur la question du genre dans le développement socio-économique du bassin du lac Tchad, réalisé par le CERAC sous la supervision du Groupe URD (2022).
RESILAC, Késako ?
Le projet Redressement Economique et Social Inclusif du Lac Tchad (RESILAC) est un projet régional visant à contribuer au redressement économique et au renforcement de la résilience et de la cohésion sociale des populations du bassin du lac Tchad au Cameroun (région de l’Extrême-Nord), au Niger (région de Diffa), au Nigeria (Etat de Borno) et au Tchad (province du lac). Cofinancé par l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement à hauteur de 36,1 million €, il a été mis en œuvre par un consortium d’ONG Action Contre la Faim (chef de file), CARE international et Groupe URD, URD en partenariat avec des organisations nationales et locales. D’une durée de 5 ans (2018-2022), les actions menées se sont étendues sur 13 territoires, 254 villages et ont touché près de 158 000 bénéficiaires.
À travers quatre piliers d’intervention : renforcement du capital humain et de la cohésion sociale, redressement économique et réinsertion des jeunes, renforcement institutionnel et plaidoyer, et apprentissage et gestion des connaissances, RESILAC a été conçu comme une solution agile s’inscrivant dans le nexus humanitaire-développement et s’adaptant aux besoins des populations et des territoires tout en tenant compte des défis sécuritaires et climatiques.
Son action basée sur une approche dite territoriale a impliqué un travail en collaboration avec les leaders communautaires et chefferies traditionnelles, les organisations de la société civile et organisations communautaires de base, les collectivités territoriales et les services techniques déconcentrés, institutions publiques et parapubliques de chaque pays d’intervention. En s’assurant de respecter le principe de « Ne pas nuire », le projet s’est adapté au contexte sécuritaire, sociétal et traditionnel des communautés pour une plus grande localisation et une meilleure appropriation de l’action par les bénéficiaires et les acteurs du territoire.