Financé par

Agence française de développement

Contexte du projet

La fréquence, l’intensité et la nature des catastrophes changent. Les ruptures en cours – climatique, politique et géopolitique, sanitaire, etc. – et souvent interconnectées questionnent les capacités des acteurs classiques de la réponse à intervenir.

Les pays qui se croyaient protégés ou préparés à ces crises prennent conscience que les secours et les institutions ne sont pas prêts face aux nouveaux risques systémiques.

Par ailleurs, il a été montré que les populations exposées, non préparées ni formées à vivre ces ruptures, s’entraident et s’organisent spontanément de manière informelle. L’exemple du COVID a marqué les esprits en mettant en lumière le potentiel d’organisation des citoyens et des acteurs locaux face à une situation pourtant inédite. Ces mêmes dynamiques sont régulièrement observées dans les contextes de crise et ont été étudiées lors des évaluations du Groupe URD ainsi que par plusieurs chercheurs académiques dans le monde entier (Sandrine Revet1, Isabelle Desportes2, Alice Corbet3, John Drury, Daniel P. Aldrich4.

Cependant, les acteurs humanitaires et les secours ne s’appuient pas sur ce potentiel, et ce faisant, fragilisent ces dynamiques endogènes. Ce constat est par exemple ressorti des évaluations en temps réel du Groupe URD menées au Liban (2020)5 et en Ukraine (2022)6.

 

Origines du projet

Ce projet est né de la rencontre entre le Groupe URD et Pablo Servigne, lors des Universités d’Automne de l’Humanitaire en 2019 sur le sujet « Enjeux climatiques, multiplication des crises et effondrement ; comment le secteur de l’aide doit-il anticiper et s’adapter aux bouleversements à venir ? » et celles de 2021 sur le sujet « Solidarités locales, entraide et citoyenneté : la face oubliée de la réponse aux crises ? ».

Le projet se situe au croisement des réflexions du Groupe URD qui travaille depuis longtemps sur les questions de crises et de vulnérabilités, de participation des populations dans les programmes d’aide et sur les enjeux de localisation de l’aide ; et celles de Pablo Servigne sur les catastrophes, les risques d’effondrement et sur l’entraide.

 

La phase 2 du projet : diffusion des connaissances

Ce projet d’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI) a pour ambition de renforcer les capacités et la volonté de s’entraider en temps de crises – actuelles et futures – par la prise de conscience, l’expérimentation et la compréhension des phénomènes d’entraide spontanés, et des façons de les soutenir pour les différents acteurs et habitants des territoires. Au-delà du partage de connaissances, il s’agira d’inviter les citoyens à s’organiser, et de faciliter les synergies entre les multiples acteurs des territoires, institutionnels ou non, et ainsi de renforcer leur résilience face aux crises.

 

Le public cible sur le territoire français

Les citoyens/individus préoccupés par les perspectives d’avenir, organisés au sein de mouvements ou non, afin de renforcer leur volonté et leur capacité d’agir.

Les intervenants en situation de crise (niveau national et local) : collectivités et réseaux de collectivités territoriales, élus et décideurs politiques, acteurs de l’aide sociale et de l’ESS, sécurité civile et pompiers, ONG nationales et associations locales, Croix Rouge française, dans le but de mieux les outiller pour interagir avec les individus/citoyens et qu’ils soient plus à même de vouloir développer ces synergies.

 

Livrables

Pour cela, un panel d’activités diversifiées démarre en septembre 2024 et sera mis en œuvre durant deux ans et demi, avec notamment : la production de ressources (messages clés, recommandations, livrets, manuel, documents pédagogiques et notes d’orientation, etc.), l’organisation de webinaires, une campagne de mobilisation citoyenne, l’animation de temps d’interaction (mises en situation, retours d’expérience entre les acteurs d’un territoire), la réalisation et la diffusion d’un documentaire TV grand public.

 

Partenaires

Pour mener ce projet le Groupe URD et Pablo Servigne coopèrent avec l’organisme Tournez S’il Vous Plait (TSVP) pour la production d’un documentaire pour la télévision, avec le mouvement On est prêt/Massive impact pour sensibiliser et mobiliser les citoyen.e.s aux enjeux environnementaux et sociaux, et enfin avec les organismes Makesense et Solucracy, acteurs de la mobilisation citoyenne sur les territoires.

  1. Revet Sandrine, Anthropologie d’une catastrophe. Les coulées de boue de 1999 au Venezuela, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2007
  2. Desportes Isabelle, Craindre le politique : la réponse humanitaire aux catastrophes dites « naturelles » en Birmanie (2015), Éthiopie (2016) et au Zimbabwe (2016-2019), Cahiers d’Outre-Mer, 2022.
  3. Corbet Alice, Les différentes dimensions de la mémoire du séisme de 2010 en Haïti, Entre pratiques du quotidien et tentatives de mises en mémoire officielle, L’Espace Politique, 2020.
  4. Black Wave: How Connections and Governance Shaped Japan’s 3/11 Disasters. Chicago: University of Chicago Press (2019) / Building Resilience: Social Capital in Post-Disaster Recovery. Chicago: University of Chicago Press (2012)., etc.).
  5. François Grünewald, Évaluation en temps réel de la réponse post-explosion à Beyrouth, Groupe URD, 2020.  https://www.urd.org/wp-content/uploads/2021/02/ETR_Beyrouth_GroupeURD_2020_web.pdf
  6. François Grünewald, Évaluation en temps réel en Ukraine, Groupe URD, 2022. https://www.urd.org/wp-content/uploads/2022/09/Ukraine_RTErapport_GroupeURD_FR.pdf

Réalisé par

Véronique
Véronique de Geoffroy

Directrice générale (salariée depuis 1999)

Pablo Servigne

Gestion & Co-direction du projet Entraide

VL
Valérie Léon

Chargée de recherche et d’évaluation (depuis 2012)