Vision
Nous considérons les catastrophes humanitaires comme le résultat combiné de processus de fragilisation des individus, des sociétés ou des États d’une part, et de ruptures des équilibres politiques, sociaux ou naturels d’autre part. Cette lecture réfute la fatalité de l’impact des crises sur les populations les plus vulnérables et appelle à la mobilisation des différents acteurs publics et privés. Parce qu’elles révèlent les vulnérabilités préexistantes, les crises demandent plus qu’une réponse d’urgence et justifient de fait l’impérieuse nécessité de l’action politique dans la gestion et la prévention des crises.
Nous nous inscrivons dans le mouvement collectif d’une société civile qui tente de rappeler à leurs responsabilités les acteurs gouvernementaux et économiques afin qu’ils prennent en compte les risques sociaux, environnementaux et politiques dans leurs actions. Nous œuvrons pour une aide au développement qui intègre comme nouveaux paradigmes les enjeux de résilience des individus et des sociétés ainsi que l’inégalité face à l’accès à des ressources potentiellement « sous pression ». Nous nous engageons pour cela dans un débat constructif avec les acteurs politiques pour l’élaboration de politiques et de stratégies de prévention des catastrophes et des crises, d’action humanitaire et de reconstruction adaptées.
Les secteurs de la prévention des catastrophes et des crises, de l’action humanitaire et de la reconstruction sont nécessairement composés d’acteurs multiples, aux capacités et mandats diversifiés. La pluralité des organisations, qu’elles soient locales ou internationales, est garante de la capacité du secteur à couvrir la diversité des besoins mais demande en contrepartie une coordination des actions dans le respect des différences. Dans ce cadre, nous partageons une conception rigoureuse d’un secteur humanitaire qui applique et rappelle les principes d’humanité, d’indépendance et d’impartialité dans un souci d’efficacité et d’accès aux populations.
C’est dans cette logique que nous avons choisi de participer à la mise en œuvre d’une aide humanitaire de qualité, c’est-à-dire répondant au mieux aux besoins réels des populations, en termes d’assistance comme de protection ; une aide qui doit également prendre en compte les vulnérabilités et capacités propres à chaque contexte, produire des résultats utiles en étant consciente de toutes les dimensions de son action, à court et long terme, et se montrer respectueuse de l’environnement à la fois humain et naturel dans lequel elle prend place. Au cœur de son approche, cette aide place les populations non plus comme de simples bénéficiaires mais comme des partenaires de la réflexion et de l’action.
Enfin, nous sommes engagés dans le renforcement d’un secteur humanitaire responsable qui sait rendre compte aux contributeurs comme aux bénéficiaires et, de ce fait, consolider la confiance envers la solidarité et la légitimité de ses acteurs. Responsabilité qui explique notre soutien permanent envers ce secteur pour qu’il renforce ses capacités à apprendre, anticiper, innover et s’adapter aux nouvelles réalités, et puisse ainsi répondre aux défis posés par l’évolution de plus en plus rapide du monde qui nous entoure.