Participation
La question de la participation et de la consultation des populations dans la mise en œuvre de programmes humanitaires est primordiale mais sensible. Différents modes de dialogue, de concertation et de participation des bénéficiaires sont utilisés par les ONG, les organismes internationaux et les pouvoirs publics locaux. Mais qui impliquer, pour quelles raisons, par quels moyens, quels sont les risques et les opportunités, etc. ? Autant de questions à analyser en amont pour garantir la qualité, la durabilité et l’appropriation de l’aide apportée.
Dans les situations de crise, les humanitaires comprennent souvent mal les stratégies de survie des populations et sous-utilisent de façon quasi systématique les capacités desdites « victimes » et le rôle qu’elles jouent ou peuvent jouer dans leur propre survie. Dès lors, la possibilité d’impliquer ces populations en détresse dans les programmes d’action humanitaire est souvent éludée, les opportunités que cela offrirait sous-estimées et la question des impacts potentiels de cet engagement mal traitée.
Le concept de participation porte en lui de nombreuses connotations venant du secteur du développement, ce qui le rend souvent « inaudible » pour les acteurs de l’urgence. Il s’agit dès lors d’adapter ces méthodes aux contextes d’urgence et d’instabilité, à ces vulnérabilités spécifiques, gardant à l’esprit que son application peut être difficile voire dangereuse dans certains contextes de crises.
Si tout le monde s’accorde sur l’importance du droit à la parole des personnes dans les actions qui affectent leur vie, de nombreuses interrogations demeurent quant au caractère opérationnel des pratiques participatives dans les contextes de crise. Comment le mettre en œuvre, quand, qui impliquer, quelles sont les potentiels conséquences et impacts positifs mais aussi négatifs, etc. ?
Afin d’analyser dans le détail cette question complexe mais fondamentale, le Groupe URD a mené, en partenariat avec le réseau ALNAP, l’étude globale sur la participation des populations dans l’action humanitaire, de 2002 à 2004.
Des études de cas ont été menées sur six terrains de crises aux profils différents, appartenant à trois continents. Ce travail a donné naissance à un manuel compilant des outils et méthodes pour mettre en œuvre des pratiques participatives dans les contextes d’urgence.
L’enjeu de la participation est un axe central dans les travaux du Groupe URD.
Pour plus de renseignements, contacter Véronique de Geoffroy
Les projets du Groupe URD liés à cette thématique :
- Appui méthodologique à la revue par les pairs du SCHR, Août 2017- octobre 2017
- Bénéficiaires ou partenaires : quels rôles pour les populations dans l’action humanitaire, sous la direction de François Grünewald, Claire Pirotte et Bernard Husson, Karthala, Paris, 2005
- Manuel de la participation à l’usage des acteurs humanitaires
Articles archivés :
Les articles de la revue "Humanitaires en Mouvement" liés à cette thématique :
- L’hospitalité envers les réfugiés et l’action humanitaire au nord du Liban : entre ordre social et histoire transfrontalière, Estella Carpi
- Consultation et participation des populations dans l’action humanitaire : un paramètre clé de la qualité ? , Groupe URD
- Renforcer la participation des populations dans l’action humanitaire , Véronique de Geoffroy - François Grünewald