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Lien urgence - développement (nexus)
Depuis sa création, le Groupe URD porte dans son nom son engagement en faveur du lien entre l’urgence et le développement. Face à la complexité accrue des crises, on ne parle plus seulement d’un passage linéaire entre l’urgence et le développement mais de croisements de savoir-faire entre différentes pratiques, dans des dynamiques spatiales et temporelles mouvantes. Cet enjeu fait évoluer les modes d’action, la lecture des crises et l’approche de l’aide à un niveau global.
Au cœur des débats depuis les années 90, le lien urgence-réhabilitation-développement (LRRD) reste une difficulté méthodologique et opérationnelle majeure. L’approche linéaire du continuum dans le temps a longtemps été privilégiée : on mobilisait l’aide d’urgence pour porter secours aux populations touchées ; s’ensuivent des activités de reconstruction et de réhabilitation jusqu’à la reprise des programmes de développement. Or, la complexité et la durée des crises amènent à dépasser cette acception du lien urgence-développement : l’approche du contiguum s’est développée, impliquant des articulations dans le même temps et dans l’espace entre actions d’urgence et de développement.
Néanmoins, les programmes d’aide humanitaire et de coopération au développement sont de nature, de temporalité et de jeux d’acteurs différents. La finalité de l’action, les objectifs, les mandats, les méthodes de travail et les savoir-faire sont distincts. Ce constat pose des problèmes nouveaux aux acteurs, qu’ils soient opérationnels ou bailleurs de fonds, et implique de réfléchir à des mécanismes de coordination et de concertation appropriés.
Depuis 2016, le LRRD est progressivement remplacé par le terme nexus humanitaire-développement qui répond aux mêmes enjeux en invitant les acteurs du développement à davantage s’impliquer dans la gestion des conséquences des crises durables. S’ajoutent également les enjeux du lien entre sécurité, politiques de consolidation de la paix et politiques de développement.